La première chose qui saute aux yeux, c’est leur complicité ludique. Le geste respire, il véhicule leur plaisir. Ils s’amusent à inventer les méandres acrobatiques dans lesquels ils vont s’entremêler, se surprendre, se chamailler. C’est pour de faux, pour jouer, et pourtant, c’est déjà d’une finesse et d’une intelligence très abouties. Leurs mouvements ne sont jamais forcés, les enchaînements d’une fluidité qui permet de rebondir sans arrêt.
C’est évidemment dans cette connivence et ce plaisir que vont se tracer les premières pistes de l’histoire à venir. On remarque juste après ce qui les oppose. Au flegmatisme de l’un répond l’inquiétude maladive de l’autre. Sans essayer de caricaturer à outrance leurs traits, c’est sans conteste dans leur manière spontanée de vivre différemment les choses que va se jouer leur relation.
Le désarroi de l’un amplifie la nonchalance de l’autre. C’est bien l’un avec l’autre qu’ils prennent toute leur force, qu’ils nous entraînent dans un non-sens jouissif, dans l’absurde irréalité de mouvements inattendus.
Et c’est, pour finir, ce qui apparaît in extremis. Quand arrive le moment de leur sortie, le public ne sait plus trop à quoi il a pris tant de plaisir. L’apparente futilité de leur dispute acrobatique nous atteint de plein fouet. Ils n’ont pas l’air de mesurer l’inanité de leurs efforts, ni la drôlerie de leur controverse. Rien n’a plus de sens et n’en prend que plus de valeur.
DISTRIBUTION
Avec : Jonathan Guichard – Fnico Feldmann
Metteur en scène : Christian Coumin
Univers sonores : Maxime Denuc
Conception scénographique : collective
Construction scénographique : Cyril Malivert
Régie son et lumières : Cyril Malivert