(CIRQUE POÉTIQUE ET BURLESQUE)
Voyage vers l’absurde entre les pieds d’une chaise.
Duel entre corps et objet, jeu ou matières, os et barreaux se croisent dans une danse épurée nourrie de poésie et de burlesque. Une femme et une chaise, voilà qui peut mener loin… D’autant plus que ni Sara ni son siège ne veulent accepter que l’autre prenne le dessus. Près du sol, mais drôlement acrobatique, la danseuse-acrobate joue avec cette chaise quelque peu surélevée et surdimensionnée.
Une fausse promesse de confort, car trop haut perché pour qu’on y prenne place avec aisance.
Sara fait de ce siège un partenaire, un agrès, un témoin muet de son voyage vers l’absurde, vers l’enfance ou vers le cauchemar. Aussi virtuose qu’une trapéziste, jamais à court d’une contorsion inattendue, expressive à souhait, notre équilibriste fait porter à cet objet immobile toute la sévérité d’un monde (masculin?) qui oblige ses habitant(e?)s à se plier jusqu’à se tordre, à se jeter dans le vide ou dans la gueule du loup, pour ne pas se faire écraser. Sa souplesse, face à la rigidité de son compagnon muet rappellent les duos comiques construits sur l’antagonisme comme Laurel et Hardy.
Mais il se peut que l’histoire qui se joue ici soit plutôt du genre dramatique. Nous sommes tous en état de Siège !